inédit

Publié le par Jérémy Patinier

On refait l’amour.
On refait l’amour, encore. Toujours aussi fort, toujours nouveau, le seul événement qui puisse être un jaillissement à chaque fois, avec chacun.
Triste sort.
Triste homme que nous sommes que de ne pas faire la distinction que lorsque j’ai les yeux ouverts.
Une bouche, c’est une bouche…mais la tienne, savoir qu’elle t’appartient change tout.
Alors les yeux fermés, c’est le monde à l’envers.
Dans ma tête c’est une chaleur suffocante : pourquoi penses-tu donc que je crie (râle sensuel) j’ai chaud voilà tout !
Je pense à tout et à rien. En pleine action, c’est l’euphorie dans ma tête : elle suit mon corps et le précède.
On est 2 : mode automatique du plaisir.
Je ne trouve pas ça choquant le plaisir puisque c’est le plaisir qui mène, qui renouvelle, qui fait de son mieux.
Jamais deux fois le même amour.
Des idées plein la tête, même dans le sexe, des idées plein le sexe.
Le «sexe » dit du bout des lèvres est une aberration.
Le sexe est le partage de tous, la curée amoureuse, l’entier et le jeu, vrai et faux-semblants.
La feinte n’est pas permise : tu bandes ou pas.
Le soleil et la chaleur partout : la sueur est la preuve de l’amour. « Tu as chaud ? , C’est bien ; si tu suffoques, tu te feras plaisir »
Rien à prouver.
Etre là ne dure qu’un instant parfois, après on arrête pour attendre d’en avoir envie jusqu’aux yeux pour s’allonger encore.
On refait l’amour encore différent.
Des fois on parle mais ça peut tout changer : les gémissements sont des radars, les alertes du plaisir et de la douleur…
Je pense à tous ces moments concentrés d’idées, fusion de métaux légers dans ma tête.
Self no control.
Perte de vitesse à l’unisson. On s’emballe l’un dans l’autre, on se quitte, on se cherche, on se retrouve, etc.…
Mouvement perpétuel du défi, plaire, aimer. etc.…
On atout quitté si vite, nos fringues, nos idées, les mots, les codes, l’équilibre pour un moment.
Qui va se mettre en premier sur qui ? Il  n’y a plus que des questions essentielles, des jeux de pouvoirs illusoires, des sons irréprochables.
Indicateur de la tension du plaisir…
« Arrête, aïe, à droite, encore, plus haut, non en fait c’était bien là. »
Tout ça avec des voyelles : morse sexuel.
Ton corps me fait le sémaphore amoureux.
Un langage tout à nous. Toujours différent. Les endroits changent à chaque instant. A chaque instant je suis à la recherche d’un nouvel endroit de toi.
On devrait faire l’amour avec les gens avant que de chercher à les comprendre, parce que c’est là qu’on comprend beaucoup : Finesse et délicatesse, mémoire, désir, émotion et sensibilité politique.
Enfin seulement dans le meilleur des cas bien sûr.
Encore ce matin et ce soir, ça, ça ne change pas.
La carte de personnalité se dessine sur mon corps.
On apprend pas l’essentiel des enjeux : C’est dedans ou étranger.
« Montre moi ce que t’as dedans ! ! »
Cette obsession de l’intérieur, nos limites toujours repoussée plus long plus subtilement.
On ne fait que des pauses entre deux.
C’est la plénitude qu’on aura jamais par les mots choisis.
Juste alors un don de soi, tout le reste n est soi même, on dit ce qu’on est avec son corps.
Avec toi, c’est à chaque seconde l’envie de faire tout à la fois, en frénésie de moi-même.
Il faut refaire un choix : encore ou encore ?
On sait ce que l’amour donne, je sais maintenant ce qu’elle m’enlève : la raison.
Tout ça ne peut pas être raisonnable, on s’est déjà ému.
Bon là on parle, on bouge, mais quand est ce qu’on refait l’amour ?
On le réinvente maintenant comme à chaque fois.
L’amour est le facteur exponentiel des corps.
On se multiplie l’un l’autre.
Rien de tout ça ne nous a té transmis, appris. Tout ça on l’avait dedans.
Mon instinct me dit qu’on n’est jamais très loin de la prochaine scène de sexe.
C’est juste de l’eau dans la vie qui fait cuire les pâtes : sans ça, c’est cru, mais parfois ça colle…
Ça ne pimente rien du tout c’est déjà dans le tout.
O refait l’amour encore, comme chaque matin le réveil au soleil.
Toujours le même soleil
Toujours aussi plaisant.

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